Dans un document officiel daté du 22 novembre 2025 et signé par 79 habitants du quartier Mulongwe, certains résidents expriment leur indignation face à ce qu’ils qualifient de « désignation irrégulière et non consensuelle ». Ce mémorandum adressé au maire de la ville d’Uvira ad intérim et maire adjoint dénonce une nomination faite sans consultation préalable des forces vives du quartier, notamment les chefs d’avenues, les sages et le Conseil local de la jeunesse.

Les signataires affirment que le concerné n’aurait jamais résidé durablement dans le quartier Mulongwe, remettant ainsi en cause sa connaissance des réalités locales. Ils reprochent également aux autorités d’avoir imposé un chef de quartier « sans procédure démocratique », en violation de l’esprit des lois sur la décentralisation.

Pourtant, ce rejet est jugé paradoxal par certains observateurs. Ces dernières années, la jeunesse de Mulongwe plaidait pour une meilleure représentation des jeunes dans les instances de décision locale. La nomination d’un jeune à la tête du quartier aurait donc pu être perçue comme une victoire générationnelle. Mais le cas Kaskile semble diviser plus qu’il ne rassemble.

Sur les réseaux sociaux, les réactions sont contrastées. Certains internautes à Uvira évoquent des motivations tribales derrière la contestation, tandis que d’autres dénoncent un favoritisme politique. Des accusations circulent selon lesquelles l’honorable Ndigaya Ngezi Lafantaisie aurait influencé le gouverneur pour imposer la nomination d’un membre de sa fondation. Aucune source officielle n’a confirmé ces allégations à ce stade.

Malgré la contestation, les autorités urbaines n’ont pas reculé. Par l’entremise de la cheffe de division unique, le maire ad intérim de la ville d’Uvira a procédé à l’installation officielle de Monsieur Albert Kaskile Binyogo le jeudi 27 novembre 2025 en qualité de chef du quartier Mulongwe.

Dans leurs recommandations, les signataires du mémorandum plaident pour la confirmation de l’ancien chef intérimaire, la promotion de certains chefs d’avenues et une gestion inclusive axée sur la compétence, la méritocratie et le rapprochement entre les dirigeants et la population.

L’affaire montre une fois de plus les défis de la gouvernance locale à Uvira, où les attentes citoyennes restent fortes face aux mécanismes de désignation des dirigeants de proximité. Reste à savoir si cette contestation trouvera une issue dans le dialogue ou par une révision éventuelle de la décision des autorités.

La Rédaction d’AVERTICOM.