Issues des communautés Bavira, Bafuliru, Barundi, Banyamulenge, Banyindu, Babembe, Bashi et Barega, les délégations de jeunes filles et garçons ont exprimé un message commun : dépasser les fractures communautaires pour consolider le vivre-ensemble. Leur engagement va au-delà des déclarations symboliques. Ils se sont résolus à combattre la désinformation en ligne, à dénoncer le tribalisme et à s’opposer à toute instrumentalisation politique visant à diviser la société.

Sous la facilitation de Maître Juslain Kabamba et Virgiles Sumaili, les participants ont analysé sans détour les racines des tensions. Trois foyers de conflits ont été relevés : des litiges fonciers et identitaires opposant Babembe et Banyamulenge ; la rivalité autour du pouvoir coutumier entre Bafuliru et Barundi dans la plaine de la Ruzizi ; et des disputes foncières à Bijombo entre Bavira et Banyamulenge.

Les jeunes ont souligné que ces conflits sont alimentés par la pauvreté, le chômage, les manipulations politiques, mais aussi par la diffusion d’informations mensongères et la falsification de l’histoire. 

Selon les témoignages recueillis, les répercussions de ces crises sont visibles : déplacements massifs de familles, méfiance généralisée entre les membres des tribus, violences armées, enlèvements, multiplication de mouvements religieux concurrents et ralentissement du développement local.

Cette rencontre, organisée par le CUJ-UVIRA en partenariat avec le Réseau d’Innovation Organisationnelle (RIO) dans le cadre du projet TUJIUNGE KWA AJILI YA AMANI YA KUDUMU mis en œuvre par les organisations CPP et LPI, a permis de dégager une vision partagée : faire de la jeunesse un acteur central de la réconciliation et de la cohésion sociale à Uvira.

« Nous avons compris que si nous, les jeunes, ne prenons pas les devants, personne ne viendra bâtir la paix à notre place », a confié Kefa Karago Placide porte-parole de la jeunessed'Uvira.

Avec ce nouveau pacte moral, les jeunes d’Uvira entendent transformer leur diversité en richesse et poser les jalons d’un avenir commun, loin des divisions qui ont trop longtemps fragilisé leur ville.

La Rédaction.