Dans les villes d’Uvira et Baraka, ainsi que dans plusieurs villages riverains du territoire de Fizi, les marchés regorgent de fretins, appelés localement sambaza, nyamunyamu et mikéké.

Chaque matin et même en soirée, femmes et hommes se rassemblent au bord du lac pour attendre les pêcheurs et s’approvisionner en fretins frais. Ces produits sont ensuite écoulés dans les grands marchés, où ils sont vendus aussi bien secs qu’humides. Cette abondance a entraîné une baisse notable des prix, facilitant l’accès des ménages à cette source de protéines.

Un reporter d’AVERTICOM a constaté ce mercredi 17 septembre que dans presque chaque maison de la ville d’Uvira, le poisson figure désormais au menu quotidien. « Nous sommes en période de crise sécuritaire et économique. Nous disons merci à Dieu car il se souvient de nous à travers la production des fretins sur le lac. Notre vie était très difficile : manger la viande, les haricots ou les feuilles de manioc était devenu compliqué », confie Feza Mastaki Angel, habitante d’Uvira.

Le phénomène s’étend également dans les trois communes de la ville d’Uvira, dans certains villages de la chefferie des Bavira, ainsi qu’en ville de Baraka. Les revendeurs transportent même ces fretins vers la plaine de la Ruzizi, à Luvungi et Sange, où la population n’a pas directement accès au lac Tanganyika.

Pour Akili Shukuru Destin, habitant de Kavimvira, cette nouvelle donne a changé les habitudes alimentaires locales : « Ces dernières semaines, la viande n’a presque plus de marché. La majorité des familles préfèrent désormais consommer soit les mikéké, soit les nyamunyamu, soit les sambaza. »

Dans un contexte marqué par l’insécurité et la cherté de la vie, cette reprise de la production halieutique apparaît comme une bénédiction pour de nombreuses familles riveraines du lac Tanganyika.

La Rédaction d’AVERTICOM.