À l’issue de cette démarche, il a livré à la presse les grandes lignes de son constat sur la situation de sa circonscription électorale, marquée par une crise multiforme.

En vertu de l’article 197 de la Constitution et de l’article 127 du Règlement intérieur de l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, chaque député est tenu de réaliser des vacances parlementaires sanctionnées par un rapport.

« Cet exercice nous permet de cerner les vrais problèmes qui impactent le quotidien de nos populations dans les trois communes de Bukavu et de proposer des pistes de solutions sur les plans politico-administratif, sécuritaire, économique, environnemental et socio-culturel », a expliqué l’honorable Didier Katembera.

Selon lui, ce rapport s’inscrit dans une double dynamique : d’une part, répondre à l’exigence institutionnelle de redevabilité et de transparence envers l’Assemblée provinciale et la communauté nationale et internationale ; d’autre part, donner la parole aux habitants de Bukavu, « souvent marginalisés dans les décisions prises à distance ».

Le rapport met en exergue la multiplication des cas de braquages nocturnes dans plusieurs quartiers, notamment Nyalukemba, Panzi et Cimpunda. Il pointe également la présence de groupes armés rebelles dans la ville de Bukavu et de miliciens Wazalendo dans les périphéries de la ville, créant une « psychose permanente ».

Autre problème majeur : l’érection d’une barrière illégale à l’entrée de Bukavu, au lieu-dit « Kazingo », où les populations dénoncent des tracasseries et des perceptions exorbitantes.

Sur le plan économique, le député signale la fermeture des banques et institutions financières, compliquant l’accès aux liquidités, aux salaires et aux pensions. La paralysie des activités commerciales entraîne un chômage croissant, accentué par la flambée des prix des produits de première nécessité.

Le rapport dénonce également la surtaxation des petits commerçants, l’absence d’infrastructures économiques modernes et l’enclavement des zones rurales dû au mauvais état des routes de desserte agricole, ce qui aggrave la pénurie des denrées en ville.

La dimension environnementale du rapport est tout aussi préoccupante. Entre juillet et août 2025, plus de 2 000 maisons sont parties en fumée dans divers incendies à Nkafu, Panzi, Ndendere et Cimpunda, causant la mort d’une vingtaine de personnes, dont plusieurs enfants.
Le 26 août, un incendie d’ampleur a détruit plus de 400 maisons, une école et laissé près de 1 800 ménages sans abris. À ces drames s’ajoutent des inondations et éboulements fréquents qui occasionnent régulièrement des pertes humaines et matérielles.

Face à ce tableau sombre, l’honorable Amani Didier Katembera recommande le renforcement de l’autorité de l’État afin de rétablir la sécurité et l’ordre public. Il appelle le gouverneur du Sud-Kivu à intervenir d’urgence pour sauver des vies et répondre aux besoins prioritaires de la population de Bukavu.

« Nous avons osé braver la peur, tenter l’impossible et franchir les limites du doute en effectuant nos vacances parlementaires, malgré la situation critique que traverse notre ville, occupée depuis près de neuf mois », a-t-il déclaré, réaffirmant sa détermination à défendre les intérêts de sa circonscription.

La Rédaction d’AVERTICOM.