Kahorohoro : un quartier isolé et menacé par les eaux à Uvira, au Sud-Kivu.

Published on Saturday 20 September 2025 - 22:38

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Situé dans la cité de Kiliba, territoire d’Uvira au Sud-Kivu, le quartier Kahorohoro reste l’un des plus enclavés et défavorisés de la région. Portant le même nom que son village désormais rattaché à la ville d’Uvira, cette entité est encerclée par le marais Nyangara, la rivière Rusizi, la rivière Kiliba et la route nationale n°30.

Pour s’y rendre depuis Uvira, il faut d’abord rejoindre Kavimvira et traverser, en pirogue les eaux en débordement du marais Nyangara. Depuis le territoire d’Uvira, l’accès se fait par Kiliba. 

Une équipe d’AVERTICOM s’est rendue sur place ce vendredi 20 septembre 2025 et a constaté les conditions de vie particulièrement précaires de la population locale.

Les habitants de Kahorohoro vivent principalement de la pêche dans le marais Nyangara et de l’agriculture. Mais leurs activités sont fortement menacées par les aléas environnementaux. Depuis plusieurs années, la montée des eaux du lac Tanganyika, les débordements récurrents de la Rusizi, du marais Nyangara et de la rivière Kiliba menacent d’engloutir complètement ce quartier.

Ces crues inondent les maisons, détruisent les champs et paralysent les activités champêtres. Le manque d’infrastructures de base accentue les difficultés : il n’existe ni marché, ni centre hospitalier, ni établissement scolaire secondaire.

Kahorohoro ne dispose que de deux écoles primaires : une école catholique agréée et une école privée qui, faute de moyens financiers, n’a pas ouvert ses portes cette année. Les élèves du secondaire, quant à eux, doivent parcourir de longues distances vers Kilomoni ou même traverser la frontière pour étudier à Gatumba, au Burundi. 

Les trajets quotidiens, souvent à pied ou en pirogue, exposent les jeunes aux dangers. L’un des principaux défis reste la route menant à Kahorohoro, submergée par les eaux du marais Nyangara. Plusieurs hippopotames y sont régulièrement observés, rendant les déplacements quotidiens extrêmement dangereux. 

Des pirogues improvisées assurent la traversée, mais les risques d’attaque demeurent élevés. Shukurani Salama, 19 ans, rencontrée sur place, a lancé un appel aux autorités :

« Nous voulons vivre comme les autres. Que les autorités viennent en aide à Kahorohoro, qu’elles réhabilitent le chemin et améliorent nos conditions de vie, surtout pour nous les élèves qui devons affronter chaque jour la présence des hippopotames. »

Kahorohoro est aujourd’hui confronté à un double défi : la survie face aux menaces environnementales et l’accès aux services sociaux de base. Sans intervention rapide des autorités et de leurs partenaires, ce quartier risque de sombrer davantage dans l’oubli et la précarité.

La Rédaction d’AVERTICOM.


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