Sur la route nationale N°5, on en compte désormais dans presque chaque quartier, souvent construites à quelques mètres des habitations. Ce qui, au lieu d’être un signe de prospérité, devient aujourd’hui une source d’inquiétude pour la sécurité des populations.

Les grands patrons de la ville, au lieu de diversifier leurs investissements, ont tous choisi le même domaine : les stations de vente de carburant. « C’est comme une mode », confie un jeune entrepreneur d’Uvira. « Dès qu’un investisseur réussit dans une activité, tout le monde le copie, sans réfléchir à la durabilité ni à l’innovation. »

Une ville pleine de défis mais vide de vision

Pourtant, les besoins de la population sont innombrables : l’eau potable, l’électricité, le marché moderne, les parkings publics, les infrastructures culturelles, ou encore des entreprises locales de transformation. Mais ces secteurs restent oubliés. Les rares citoyens qui réfléchissent à des solutions adaptées manquent cruellement de financement et d’accompagnement technique. 

« Uvira ne manque pas de cerveaux, elle manque de courage visionnaire. Ici, on imite avant de créer. On suit le succès des autres au lieu d’anticiper les besoins de demain. » a confié un observateur local.

Le danger d’une imitation aveugle

Ce phénomène d’imitation n’est pas seulement une faiblesse économique, il devient aussi un danger collectif. Plusieurs observateurs locaux s’inquiètent de la prolifération des stations-services au milieu des habitations. En cas d’incendie, les conséquences pourraient être catastrophiques.

Un responsable de la société civile confie : « Ce n’est plus un signe de développement, c’est une bombe à retardement. Les stations sont trop proches des maisons et des écoles. »

Uvira a besoin de bâtisseurs, pas de copieurs

Le vrai développement ne viendra pas des investisseurs qui répètent les mêmes idées, mais de visionnaires capables de transformer les défis locaux en opportunités économiques durables.
Uvira a besoin de ceux qui osent innover dans les domaines négligés : l’énergie propre, la gestion des déchets, le transport urbain, la construction écologique, la technologie locale.

« L’avenir d’Uvira ne doit pas s’écrire dans les fumées du carburant, mais dans la lumière de l’innovation », conclut l’éditorialiste.

L'éditorialiste Kefa Karago Placide.