De nombreuses femmes petites commerçantes traversent la frontière sans documents migratoires.

Published on Friday 17 October 2025 - 18:46

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Un phénomène persistant qui révèle les défis du commerce transfrontalier à la frontière Kavimvira–Gatumba

De nombreux petits commerçants traversent la frontière entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Burundi sans documents migratoires. Ce constat a été fait par un reporter d’AVERTICOM lors d’un reportage réalisé ce vendredi 17 octobre 2025 à la frontière de Kavimvira, dans la ville d’Uvira.

Selon les observations du reporter, la majorité de ces commerçants sont des femmes transfrontalières qui se rendent régulièrement au Burundi pour acheter des produits d’épicerie tels que des tomates, des piments, des carottes, des oignons, des poivrons verts et de l’ail.

Munies de bassins ou de sacs, ces femmes franchissent la frontière sans papiers officiels, mais versent de petites sommes d’argent aux agents de migration et à la police frontalière pour passer.
Du côté congolais comme du côté burundais, elles sont parfois interpellées par les services de migration et de sécurité, mais réussissent à traverser après paiement.

Elles effectuent ainsi plusieurs allers-retours par jour, dépensant entre 10 000 francs congolais ou 20 000 francs burundais selon le passage, soit environ 2 000 CDF ou 5 000 BIF par personne et par traversée.

Parmi ces femmes, Mawazo Salima et Bitisho Makuba, toutes deux commerçantes transfrontalières, importent des poivrons verts du Burundi vers Uvira deux à trois fois par semaine.
Interrogées par un reporter d’AVERTICOM, elles ont livré des témoignages poignants :

« Il m’est difficile d’acheter le document CPGL pour traverser la frontière. D’abord, il coûte cher, 10 dollars et 3 000 francs et ensuite, il faut passer par beaucoup d’acrobaties pour l’obtenir. Alors je préfère donner un peu d’argent pour faciliter mon entrée au Burundi », explique Mawazo Salima.

« Moi, j’ai le CPGL, mais il faut attendre longtemps pour qu’il soit visé. Il y a toujours beaucoup de monde sur la file alors que je dois faire plusieurs allers-retours. Je trouve donc plus simple de payer pour passer rapidement »,
ajoute Bitisho Makuba.

Ces réalités montrent à quel point les procédures administratives complexes et le coût élevé des documents découragent les petits commerçants d’adopter la voie légale.

Lors d’une émission produite par AVERTICOM dans le cadre du Projet de Facilitation du Commerce et de l’Intégration dans la région des Grands Lacs (PFCIGL), le chef de Division provinciale du Commerce du Sud-Kivu et président du Comité local de facilitation du commerce transfrontalier, Mr. Corneil Wasika Mukamba, a réagi à ces constats.

Il a invité les petits commerçants à adhérer massivement aux associations des commerçants transfrontaliers, afin que leurs problèmes soient pris en compte par les structures de coordination officielles : 

« Chaque petit commerçant doit signaler ses difficultés au président de son association. Celui-ci les transmettra au chef de la plateforme des associations, qui à son tour les présentera au Comité local de facilitation du commerce pour trouver une solution durable »,
a-t-il expliqué.

Le chef de division a également exhorté les commerçants à utiliser les documents migratoires officiels pour éviter les tracasseries aux postes frontaliers. Parmi les documents requis, il a cité : le document CPGL, la carte d’identité ou carte d’électeur, et la carte de membre d’une association de petits commerçants.

« Le respect des procédures migratoires est essentiel pour sécuriser et développer le commerce transfrontalier dans la région », a conclu M. Wasika.

La Rédaction d’AVERTICOM.


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