Selon plusieurs sources, cette mesure fait suite à une instruction de la hiérarchie burundaise ordonnant un contrôle rigoureux à la frontière pour renforcer la sécurité du pays. Désormais, plus aucun paiement informel n’est toléré pour obtenir rapidement le visa du document CPGL, du passeport ou de tout autre document migratoire.

Sur place, l’on observe de longues files d’attente du côté burundais, notamment à cause de l’affluence des passagers et de l’insuffisance des guichets disponibles à Gatumba. Les voyageurs patientent pendant plusieurs heures avant que leurs documents ne soient visés.

« C’est une mesure momentanée, nous pensons qu’après quelques semaines les mêmes antivaleurs vont reprendre », a confié un passager sous couvert d’anonymat.

« On était habitué à donner 5.000 francs burundais pour passer rapidement, avec ou sans document. Mais aujourd’hui, c’est très difficile : il faut attendre plusieurs heures pour que nos papiers soient vérifiés. C’est une vraie souffrance », a ajouté un autre voyageur.

Des nouveaux agents de police ont été déployés à la frontière pour renforcer la rigueur du travail et lutter contre la corruption. D’après les observations d’AVERTICOM, les citoyens congolais et burundais sans documents n’ont plus pu traverser la frontière, car le passage irrégulier est désormais considéré comme une infraction grave.

Une femme enceinte, ayant bénéficié d’un passage prioritaire en raison de son état, salue la décision du gouvernement burundais : « C’est une bonne mesure pour lutter contre la fraude et la corruption. Mais je demande au gouvernement de multiplier les guichets pour faciliter le passage et réduire le temps d’attente. »

Cette décision intervient quelques jours seulement après la publication d’un article d’AVERTICOM dénonçant les pratiques de passage irrégulier et les paiements illégaux effectués par certains petits commerçants traversant sans documents la frontière de Gatumba vers le Burundi.

Rédaction AVERTICOM